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Forum du Comesa sur l’investissement : Un marché très prometteur pour la Tunisie

 

Le Comesa représente un marché de 500 millions d’habitants, au produit intérieur brut  (PIB) de 800 milliards de dollars. Aujourd’hui, le commerce entre les pays du Comesa se chiffre à 9 milliards de dollars américains, soit  l’équivalent de 10% d’échanges globaux avec le reste du monde.

La Tunisie abrite demain, et pour la première fois, le Forum du marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) sur l’investissement (CIF 2024), avec la participation de 21 Etats africains et des organisations internationales. Organisé par l’Agence d’investissement régionale du Comesa (Airc), le forum enregistrera la participation d’un nombre d’organisations et de parties internationales africaine et tunisienne dont la délégation de l’Union européenne et l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), et les ministères de l’Economie et de la Planification, celui du Commerce et du Développement des exportations et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), ainsi que l’Agence de promotion de l’investissement, selon un communiqué publié par l’Airc.

Des organisations tunisiennes, régionales et internationales ainsi que des hauts fonctionnaires du Secrétariat du Comesa, notamment le Secrétaire général adjoint-Programmes, ambassadeur Mohamed Kadah, et les directeurs de 21 agences de promotion des investissements des Etats membres du Comesa y prennent part. Des dirigeants d’associations professionnelles, des chefs d’entreprise et des investisseurs issus de divers secteurs stratégiques en Tunisie et dans la région seront également présents.

Opportunités commerciales

L’objectif du CIF 2024 est d’identifier les opportunités commerciales dans les Etats membres du Comesa, «en regroupant les hauts responsables politiques, les décideurs et les responsables gouvernementaux dans des rencontres directes, et entre les sociétés et les représentants du secteur privé et des investisseurs de différentes parties de la région du Comesa, à travers des espaces dédiés aux réunions B2B, B2G et de gouvernement à gouvernement (G2G), permettant aux participants d’établir des liens précieux et d’identifier des opportunités potentielles d’affaires et de partenariat dans divers secteurs, notamment l’agro-industrie, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables et les technologies de l’information…».

Il est à noter que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) représente un espace pour dynamiser l’investissement et promouvoir la coopération. Sachant que la Tunisie est classée 5e sur la liste des pays exportateurs avec une part de 6,6% dont  la majorité de ses exportations sont orientées vers la Libye et l’Egypte. Elle exporte aussi vers les pays du Comesa, principalement des matériaux de construction, des huiles végétales et animales, des produits alimentaires et des équipements électriques. L’adhésion de la Tunisie au Marché commun de l’Afrique orientale et australe va lui permettre de bénéficier d’une réduction allant jusqu’à 17% des tarifs douaniers appliqués sur ses exportations.

La Tunisie a signé en janvier 2024 une convention pour accueillir toutes les réunions et activités du Comesa. Cette convention offre l’occasion de stimuler l’investissement privé et de créer de nouveaux espaces pour renforcer la présence extérieure de la Tunisie et son rayonnement. Rappelons que la Tunisie est devenue, en juillet 2018, officiellement, le 20e membre du Comesa, lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres tenu à Lusaka (Zambie).

Consolider ses échanges avec le reste du continent africain

Par son adhésion, la Tunisie témoigne de la volonté de consolider ses échanges avec le reste du continent africain. Elle ouvrira également de grands marchés aux exportations tunisiennes, grâce à une forte réduction des droits de douane, ce qui accroîtra leur capacité de concurrence.Approuvée membre permanent du Comesa, la Tunisie aura systématiquement l’accès à la zone de libre-échange tripartite qui regroupe, outre le Comesa, la CAE (Communauté de l’Afrique de l’Est), et la Sadc (Communauté de développement d’Afrique australe), un organe qui réunit la moitié des pays du continent.

Il est à signaler que le Comesa représente un marché de 500 millions d’habitants, au produit intérieur brut  (PIB) de 800 milliards de dollars. Aujourd’hui, le commerce entre les pays du Comesa se chiffre à 9 milliards de dollars américains, soit  l’équivalent de 10% d’échanges globaux avec le reste du monde.

La Tunisie place la promotion de ses exportations en tant que priorité de premier ordre. Une bonne partie de ces exportations sera destinée à l’Afrique subsaharienne. À la faveur de l’entrée de la Tunisie dans la zone de libre-échange des pays d’Afrique orientale et australe, le Comesa devrait réviser son union douanière commune, son visa unique et renforcer la zone monétaire avec son projet de monnaie unique.

Il est à noter que la structure géographique de la Tunisie sur cette zone montre qu’il y a une concentration des échanges sur deux marchés, à savoir la Libye et l’Egypte avec des parts respectivement de 80,5 et 9,2% pour les exportations et de 45,8 et 49,5% pour les importations. Au niveau des exportations, l’Ethiopie se positionne troisième marché de destination avec une part moyenne de 8,1% sur la période 2007-2016.

Positionnement compétitif de la Tunisie

Les investigations effectuées sur le positionnement compétitif de la Tunisie sur le marché du Comesa pour le total des biens montrent que la Tunisie a amélioré ses performances à l’export et a réussi à se classer au 41e rang en 2016 contre 61e en 2007. Eu égard au positionnement compétitif des exportations tunisiennes sur le Comesa dont la demande est importante et à la modeste relation commerciale qu’entretient la Tunisie avec cette zone, l’économie tunisienne dispose encore de marges de progression qu’il y a eu lieu d’exploiter. Ceci est d’autant plus envisageable que la Tunisie est déjà spécialisée dans l’exportation de certains produits demandés par certains pays de cette zone et qu’elle pourrait améliorer sa position sur ceux-ci moyennant des mesures et incitations spécifiques.Selon une analyse élaborée par l’Itceq, «le renforcement de cette position demeure fortement tributaire d’un engagement plus fort des pouvoirs publics pour l’instauration d’un environnement institutionnel et réglementaire plus propice. A cet effet, plusieurs actions devraient être renforcées pour améliorer l’accès des entreprises tunisiennes aux pays du Comesa. Parmi ces actions, l’augmentation du nombre des représentations diplomatiques, le renforcement des dessertes aériennes et maritimes et la simplification des procédures douanières, l’amélioration de l’implication des banques tunisiennes dans ce marché pour accompagner et financer les entreprises qui s’y  intéressent et l’assouplissement de la Loi de change pour faciliter les opérations d’exportation sur ce marché».

Echanges commerciaux : 23 milliards de dollars en 2045

Le marché africain est très prometteur pour la Tunisie à l’avenir, notamment après l’accomplissement de l’accord Zlecaf, où elle peut tirer bénéfice pour renforcer ses échanges commerciaux dans la région. Les échanges interafricains sont de l’ordre de 100 milliards de dollars et seront portés à 400 milliards de dollars avec la Zlecaf. A l’échelle nationale, les échanges actuels avec l’Afrique s’élèvent à 4 milliards de dollars pour atteindre 23 milliards de dollars en 2045 grâce à la Zlecaf.

Comme tous les accords commerciaux, la Zlecaf est un accord dont l’application prendra du temps, tout comme l’accord avec l’UE, qui a pris plus de 15 ans pour sa mise en œuvre. Il faut ainsi mettre des institutions pour appuyer cet accord et activer la diplomatie économique afin d’amortir les chocs exogènes.

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